Avignonet au fil de l’Histoire

Aujourd’hui, Avignonet-Lauragais est une commune d’une surface de 4066 ha dont le village s’est développé sur un promontoire juché entre 192 et 210 mètres d’altitude.

La commune compte actuellement un peu plus de 1600 habitants.

Le gentilé de ses habitants est Avignonétain/Avignonétaine et sa fête locale a lieu le week-end suivant le premier mardi de juin.

Notre commune a une Histoire très riche dont vous pouvez découvrir quelques épisodes ci-dessous. 

Une géographie particulière

Avignonet se trouve à quelques encablures du Seuil de Naurouze, cet espace de partage entre l’Est et l’Ouest, la Méditerranée et l’Atlantique, la pierre de taille et la brique rouge, le vent d’autan et le Cers, les cyprès et les chênes.
La commune se situe des fractures dans la molasse qui ont provoqué́ cette gouttière bordée de collines dans laquelle coule l’Hers Mort et où passent Canal du Midi, R.N. 113 et A 61, voies importantes de communication. Située à l’extrême sud-est du département de la Haute-Garonne, Avignonet est au centre de la région Occitanie.
Des vents qui soufflent sur Avignonet, l’Autan en est certainement la vedette, il nous rend visite pas moins de 90 jours par an. La Bise vient du Nord, cinglante et glaciale en hiver.

Pays de cocagne et pays de blé

Avignonet, un village rural qui se trouve au cœur d’une grande région céréalière. Dès l’époque gallo-romaine, le blé́ fait la richesse du Lauragais. C’est au pastel ensuite de faire la prospérité́ du pays au XVème siècle. Cette plante d’aspect très commun permet de produire une teinture bleue qui en fera la richesse, au point de lui donner son nom « Le pays de cocagne ». Le déclin du Pastel au milieu du XVIème siècle, concurrencé par l’indigo venu des Amériques, relance la culture du blé́ qui connait un nouvel essor. Le Canal du midi dès 1681, puis la voie ferrée en 1857, Toulouse-Narbonne permettent l’acheminement de cette céréale vers la Catalogne et l’Italie.
Aujourd’hui encore le blé́ occupe une place prépondérante en alternance avec le tournesol, le sorgho, le colza, le soja, les petits pois, les lentilles et les haricots. Avignonet a relancé́ la production d’un haricot sec de grande qualité́ qui entre dans la fabrication du très renommé cassoulet. La ville a son concours annuel de cassoulet chapeauté par la confrérie des Grands gousiers

Depuis l’époque gallo-romaine…

Et au début de l’histoire était Gaulech. A l’époque gallo-romaine, une voie principale traverse la commune d’Est en Ouest, longeant approximativement l’actuelle RN 113. Elle reliait Bram (Eburomagus) à Baziège (Badera).
Des photographies aériennes confirment ce tracé. On peut imaginer qu’en bordure de cette voie, des édifices existaient, des découvertes en attestent : tuiles, tessons de vases, verres, poteries, restes de murs. Ont été découverts et conservés au Musée Saint Raymond : une statue de JUPITER capitolin et une figurine de MERCURE.
On commence à creuser de nombreux silos à grains dans la roche, plusieurs sont connus sur la commune (sous la place de l’église, lors de travaux d’urbanisation, on a pu en dénombrer plusieurs). La position du monticule d’AVINIO au-dessus de la Via Tolosana est alors choisi par les premiers Seigneurs pour y construire le premier donjon suivent tours et remparts. De l’ancien château construit vers la fin du XIIème siècle, il ne reste que l’emplacement, les vestiges étant ceux d’une tour d’angle carrée appelée château. Ce château est à l’origine de la fortification de l’agglomération. On peut voir les restes des remparts sur 250 mètres, plein sud, l’emplacement d’une porte ainsi que la tour en poivrière construite en 1614 pour renforcer l’accès de la porte de Cers. Il est possible de voir dans l’angle sud –ouest des remparts la base d’une ancienne tour ou d’un petit bastion.

Un épisode marquant de l’Histoire cathare

Le début du catharisme en Lauragais est à situer aux alentours de 1160. Reposant sur une morale sévère, basée sur l’ascèse, seuls quelques initiés, les parfaits, pouvaient la pratiquer. Les foyers les plus actifs du catharisme se situent entre Avignonet et Carcassonne. Devant l’avancée de l’hérésie, le Pape ne pouvait plus rester sans réaction. Il décide d’employer des moyens violents, c’est le début de la croisade contre les Albigeois (autre nom donné aux cathares).

Avignonet entre alors en scène. Alors que la croisade des barons du Nord, emmenée par Simon de Montfort avance et que les inquisiteurs mènent leurs funestes tâches, l’épisode d’Avignonet est noté par l’historien du catharisme, Roquebert, dans son “Epopée Cathare” comme un des moments les plus importants de l’histoire de la croisade des Albigeois. A la fin du mois de mai 1242, des inquisiteurs tiennent tribunal à Avignonet. Soixante hommes dont 15 chevaliers descendent de Montségur, fief cathare, au cours de leur route, la troupe augmente. En pleine nuit noire, Raimon d’Alfaro les attend à la porte du château, alors que des complices ont ouvert les portes de la ville. Pris par surprise, le tribunal est anéanti, Guilhaume Arnaud, chef des inquisiteurs, terreur du Lauragais, a la langue tranchée, tant elle symbolise les crimes des prélats. 

Le Comte de Toulouse et la population du Languedoc pensent y gagner leur liberté́. Las, cet épisode fait redoubler de violence la croisade contre les cathares et Montségur ne tarde pas à tomber, après un long siège décidé́ tant par le Pape que par le roi. Au printemps 1244, le pog de Montségur capitule.

Après cet épisode sanglant du 28 mai 1242, en représailles, la Papauté́ décide la fermeture de l’église.
Une légende rattachée à la réouverture de l’église
La légende dit qu’en 1282, alors que la Papauté́ décide de la réouverture de l’église, une statue de la Vierge, en bois, est découverte sous le porche de l’église : « Les cloches se mirent à sonner durant un jour et une nuit ». L’église actuelle fut certainement construite en l’honneur de cette Vierge. Le pape Paul III, par la bulle du 4 janvier 1537, accorde aux visiteurs de l’église une indulgence plénière. C’est certainement à cette époque qu’est née la confrérie de Notre Dame des Miracles. Cette bulle est conservée à l’église.

Peste Noire et guerre de cent ans

Le XIVème siècle est marqué par deux crises majeures : la Peste Noire et la guerre de Cent ans. En 1329, un navire en provenance de Crimée rapporte dans ses cales, la Peste Noire qui décime un tiers de la population européenne. L’épidémie est terrible, elle atteint le Lauragais en 1348, emportant la moitié de la population. Le sort s’acharne puisqu’à la Peste Noire succèdent les épisodes terribles de la guerre de Cent ans. Les anglais attaquent le Languedoc en 1355. Le 31 octobre, Avignonet et toutes les villes de la région brûlent.
Après avoir subi les ravages de la Peste et des Routiers, Avignonet subit les guerres de religion. Dans la nuit du 9 au 10 mars 1578, les huguenots escaladent les murs d’enceinte pour mettre la ville à sac, voler et rançonner les habitants.